Chez Valya Lhunmilia ( Jardinière de Mythak)

Elle t'écouta attentivement, s'asseyant même sur la chaise en face de toi, suivant avec une grande attention ton récit des événements. Elle ne réagissait aps plus que cela, restant assez stoique, mais elle garda durant longtemps son air soulagé. Le petit chat avait quitté tes genoux pour ceux de Valya, et elle le carressait aussi, reprenant le relais de tes propres actes.
Quand tu eus totalement fini de narrer les événements qui t'étaient survenus durant la nuit qui venait de passer, Valya chassa en douceur le chat de ses genoux. Il quitta sa place non sans mécontentement, et vint se réfugier sous ta chaise, miaulant d'une voix forte.
L'elfe qui te faisait face émit un petit sourire.

"D'accord. On en sait pas beaucoup plus, mais pas beaucoup moins non plus. Je ne pense pas qu'il y ait besoin que tu refasses de même cette nuit. Il ne faut pas que tu prennes de tels risques aussi souvent. Je croies que ces personens ont un peu peur de moi. Sinon ils n'auraient pas fuit si promptement. Je pense qu'il ne reviendront pas de sitôt. Ils reviendront sans doute, plus déterminés que jamais, et n'auront surement pas les mêmes peurs. Mais, en attendant, nous serons en paix, ma chère."

Elle prit son ombrelle dans sa main gauche, et remit son grand chapeau pour se couvrir. Prete à partir, elle se retourna au niveau de la porte.

"Ce chat est sauvage. Il ne restera pas toujours. Un jour, il partira, et tu souffriras. Je pense que tu connais cette histoire non? Prends tes dispositions."

Elle soupira, et au moment de pâsser la porte, son air était bien moins gai...

Si elle en croyait Valya, elles devraient attendre une nouvelle attaque, attendre de voir ce jardin magnifique une fois encore devasté, attendre qu'ils reviennent, plus fort encore, plus determinés. Ayamy n'était pas de nature combative, ni même portée sur le combat. Mais depuis qu'elle était arrivée ici, elle sentait de nouveaux sentiments s'épanouirent en elle. Elle ne les comprenait pas, elle ne savait pas les analyser ; toutefois elle se sentait différente. Toutes les expériences qu'elle vivrait la transformerait-elle? Dans ce cas qu'était-elle? Juste une somme d'experiences? Que resterait-il de celle qu'elle était aujourd'hui dans plusieurs années? Alors pourquoi sentait-elle ce besoin de savoir, peut-être même de se venger de ces gens, incapables de reconnaitre la beauté et la bonté lorsqu'ils la rencontraient, tout ce qui poussait une colère, une haine plus forte que les fondements qui l'avaient fait naitre? La jeune elfe se sentait destabilisé, comme si elle ne pouvait plus se fier à rien, pas même à elle-même. Néanmoins, elle décida qu'elle devait se ressaisir, ne pas laisser ces questions tourner dans son esprit, anihilant toutes possibilités d'une reflexion sereine.

Cette décision fut mise à rude épreuve lorsque Valya aborda le sujet du chat. Ayamy savait en son for intérieur, et ce dès le début qu'il ne resterait pas toujours avec elle. Pourtant elle avait mis cette idée de côté, le ramenant avec elle, et déjà s'y attanchant. Toute séparation est douloureuse, et les animaux, les personnes finissent toujours par partir, de leur plein gré, de par leur mort. Et plus le lien était fort, plus le sentiment d'etre seul était fort. Mais ce n'était pas une raison pour ne s'attacher à personne. Et puisque ce chat voudrait un jour retrouver cette liberté complète qu'il possedait, elle devrait ne pas s'y attacher... Etait-ce que Valya sous-entendait tout à l'heure? Décidement, cette idée ne lui plaisait pas, il ne faut pas tout faire en songeant ainsi sans quoi on ne fait rien. Au fond, il valait mieux lui laisser le choix. C'est pourquoi elle l'emmena dans le jardin. Puis s'éloigna de lui. Elle voulait aller voir Vavoly. Quant à cet animal nouvellement arrivé, ce serait à lui seul de décider de ce qu'il voulait faire, elle n'avit pas à le forcer. En s'approchant de son animal, elle songea que lui aussi pourrait un jour la quitter, et elle sentit la tristesse fondre sur elle. Non, elle ne devait pas se laisser aller ainsi à des pensées moroses, surement provoquées par la fatigue ou le sentiment d'avoir échoué, toujours vivace. Valya devait avoir besoin d'elle, pour arranger ce nouveau massacre de son jardin. La jeune elfe la chercha donc du regard. Elle était venue pour apprendre, pour savoir, pour connaitre. Elle devait rester fixée sur cet unique objectif.

Vavoly piaillait doucement, étirant ses ailes, mais n'osant pas trop faire d'efforts, sa patte toujours blessée. Il regardait simplmeent sa maitresse, ses yeux la fixant comme un etre humain aurait pu le faire, peut etre même plein de compassion. Un leger air de tristesse marquait ses traits, et sa tête penchée en avant cherchait à trouver les plus profonds sentiments de cette elfe qui l'avait recueilli.

D'un petit saut d'unijambiste, il vint se poser sur ton épaule, et sa tete frotta la tienne, son bec orangé d'aigle picorant ta joue.

La jeune elfe fut assez surprise du comportement de son aigle, il semblait comprendre tous ces sentiments qui agitaient son coeur, toutes ces pensées qui tournaient dans son esprit. Il était semblable à un être humain qui aurait connu Ayamy et aurait cherché à partager sa tristesse, à la consoler. Elle lui en était si reconnaissante, et même s'il la quittait un jour, ce souvenir ne pourrait jamais devenir malheureux. C'était bien cela qui faisait toute la valeur d'une relation, et mieux valait ne pas penser à sa fin inéluctable. A quoi bon se battre, se desesperer contre l'ordre du monde ? L'elfe déposa un léger baiser sur la tête de Vavoly, ses yeux noirs rencontrant de beaux yeux ambrés, un doux sourire étirant ses lèvres.

Grâce à lui, Ayamy se sentait bien mieux. Elle pouvait desormais songer à ce qu'elle avait à faire. C'est alors qu'elle remarqua que Valya était partie, sans lui laisser la moindre instruction. D'ailleurs la jeune elfe ne savait même pas où son maitre était allée. Décidement, cette dernière était très mystérieuse, et son élève ne pouvait pas se permettre de ne rien faire en attendant son retour. Elle décida donc de s'occuper du jardin, en emmenant son aigle avec elle, afin qu'ils puissent passer du temps ensemble. Peu de temps s'était écoulé depuis qu'elle l'avait recueilli. Dans la mesure de ses capacités, encore limitées, elle ne pouvait pas faire grand chose, et mieux valait ne pas voir trop grand. C'est pourquoi, elle choisit de ne s'occuper que d'un espace limité, sur lequel elle appliquerait tout ce qui lui avait été enseigné.

Elle choisit un lieu en retrait qu' "ils" n'avaient pas eu le temps de detruire complètement. Ainsi, elle n'avait pas à tout reprendre, ce qu'elle n'aurait pas pu faire, n'ayant pas les graines nécessaires à cela. Elle se contenta donc d'oter les plantes mortes pour dégager de l'espace, elle replanta celles qui n'avaient été qu'arrachées, et dont les racines n'étaient pas trop abimées. En revanche, il y avait de petites pousses qu'elle fit grandir grace au sort créé par Valya. Elle fit varier la croissance afin que les couleurs et les formes ne soient pas identiques. Elle devait donc obtenir de délicates nuances de couleur, se répondant et entourant de petits buissons de fleurs. Enfin, elle s'éloigna de quelques pas et observa ce qu'elle venait de faire.

Ayamy: Magherborisme: 1 ( )

Rien à ajouter

En voyant le resultat, Ayamy était assez satisfaite de son travail, ce qu'elle observait était la replique exacte de ce qu'elle avait imaginé en lançant ses sorts, le résultat était presque mieux encore. D'aussi loin que remontaient ses souvenirs, ce devait être la première fois qu'elle parvenait ainsi à réaliser un sort. Elle esperait que Valya serait contente aussi. D'ailleurs la jeune elfe ne savait pas où était cette dernière ni ce qu'elle devait, voire pouvait faire. Elle ne pouvait pas continuer à arranger le jardin, n'ayant pas le nécessaire et seule son maitre connaissait les effets des graines, des parchemins et de toutes ces sortes de choses qu'elle avait déjà vu dans son laboratoire. Elle devait etre partie regler quelques affaires en ville.

Ayamy ne voulait pas rester inactive. C'est pourquoi, elle décida d'aller se promener un peu. Au fond, elle esperait croiser ceux qui étaient venus la veille. Mais, elle savait qu'il n'y avait que peu de chances pour que cela ne se produise. Néanmoins, elle préférait cela plutot que de rester ici à attendre. Et peut-être qu'elle rencontrerait son maitre.

" Ca te dit une petite promenade en ville " , dit-elle à Vavoly, toujours sur son épaule.

Finalement, Ayamy avait décidé de rentrer chez Valya. Elle commençait à sentir la fatigue de sa nuit de veille. Elle retraversa les jardins, ramena Vavoly à sa mangeoire.

" Préviens-moi si tu vois quelqu'un d'autre que Valya entrer ici. " , lui dit-elle.

C'était certainement une précaution inutile, mais on ne savait jamais. Ensuite, elle entra dans la maison, grignota une pomme, assise sur une chaise dans la cuisine. les yeux perdus dans le vague. Elle attendait que son maitre rentre, son esprit continuant d'echaffauder milles hypothèses au sujet de deux intrus de la nuit. Malheureusement, elle ne connaissait pas la ville, et donc encore moins des gens fiables pour l'aider. Pour le moment, elle n'avait rencontré que Valya, à laquelle elle avait choisi de se lier pour apprendre. Si seulement elle avait pu ne pas les perdre dans la rue...

L'idée lui vint d'installer des pièges la nuit pour surprendre les intrus nocturnes, mais elle ne savait pas vraiment comment faire, et puis ce devait etre à son maitre de décider de ce genre de choses, or cette dernière semblait croire qu'elle serait tranquille encore un certain moment. Ayamy se resigna donc à attendre.

Ayamy: dressage:2
Résistance:5 (c'est pas des dés 100 je croies...)

Vavoly se redressa, et leva sa tête en direction de l'entrée des jardins, surveillant tous les faits et gestes des passants. Il semblait encore une fois avoir parfaitement compris ce que tu lui demandais. il te laissa rentrer dans la maison, effectuant sa garde comme un parfait chein domestique.
Une fois à l'intérieur, tu pus te remettre à ton aise. Le jardin qui avait été détruit dans une petite partie la nuit précédente était déjà grandement arrangé par tes soins de la matinée. Il restait bien encore quelques défauts, mais ils étaient suffisamment mineur pour qu'une personne totalement étrangère ne le remarqua pas sans y faire attention, ni sans pénétrer elle même dans les jardins de Valya. La fatigue s'accrochait à toi. A mesure que les minutes défilaient, tes gestes étaient de plus en plus amples, et moins précis. Tes paupières restaient lourdes, mais ta volonté d'attendre ta maitresse fut bien plus forte que ton besoin de dormir. Alors que le soleil s'abaissait à l'horizon, révélant que de nombreuses heures avaient filées, il n'y avait toujours pas de maitresse, ni de jardinière, et encore moins de Valya en vue.

Le jardin gardait son calme. Toujours guetté par ton fidele aigle. Il restait sr sa branche, attendant tout aussi patiemment que toi les événements qui s'ensuivraient.

La journée passait, lentement. Le sommeil s'attaquait toujours plus à Ayamy, mais cette dernière avait décidé de ne pas y succomber. Elle voulait attendre le retour de Valya. Cependant, alors que le soleil disparaissait, cette dernière n'était toujours pas de retour. Son élève ne savait pas trop si elle devait s'en inquieter. Elle se morigenerait presque de ne pas avoir demander à son maitre ce qu'elle faisait aujourd'hui si la conscience que celle-ci n'avait pas à répondre à ce genre de demande, qu'elle était parfaitement libre de faire ce qu'elle voulait, sans rendre de compte, ni prevenir n'était pas bien plus forte. Le respect que la jeune elfe éprouvait pour celle qui l'avait accueilli était bien trop fort pour cela. De plus, elle connaissait sa puissance, il était donc peu probable que quiconque ose l'attaquer en plein jour, et de plus dans la ville.

Vavoly n'avait pas poussé le moindre cri, signe que donc tout était calme à l'exterieur. Il n'y avait donc aucun souci à se faire. Ayamy s'approcha tout de même de la fenetre, regardant les alentours. Elle constata que l'aigle étai fidèle à son poste. Il n'y avait que peu de temps qu'ils étaient ensemble, mais il semblait déjà s'etre fait à elle. C'était peut etre du au fait qu'elle l'avait pris avec elle alors qu'il était encore tout jeune.

Cependant, Ayamy commençait s'ennuyer. Cela faisait bien longtemps maitenant qu'elle était rentrée, et elle ne faisait rien depuis tout ce temps. Elle ressentait le besoin de s'occuper. Elle se dirigea donc vers le laboratoire de son maitre, et regarda tous les livres qui s'y trouvaient. Elle en prit un qui traitait des plantes, et qui semblait à portée de sa compréhension. De retour dans la cuisine, elle prit la chaise qu'elle plaça près de la fenetre de manière à voir le plus possible de l'étendue du jardin. Puis elle s'assit et commença sa lecture. Ainsi elle continuait son instruction, même sans la présence de son maitre.

ayamy:caligraphie:42

Etait ce la fatigue? Ou ce livre était d'un tout autre niveau? Dans tous les cas, les beaux yeux de l'elfette ne parvenaient qu'à suivre les lignes, les mots qui étaient écrit d'une fine plume.
Au bout de la première page ainsi, tu dus renoncer à continuer. Ce n'était pas la soirée qu'il te fallait pour apprendre, en tout cas dans ce livre.

Vavoly s'envola un peu plus loin, et se nicha entre deux branches. Le soleil disparassait derrière les plus hautes maisons de la cité.

Ayamy avait à peine commencé à lire les premières lignes, les premiers mots, que déjà elle se rendait compte que quelque chose n'allait pas. En effet, elle ne comprenait pas et ne pouvait qu'admirer la beauté de l'ecriture. Ce qu'elle déchiffrait ne possédait pour elle aucun sens. Rien ne ressortait de sa lecture, et elle ne pouvait en tirer aucune connaissance. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas dormi, ce qui pouvait expliquer cette situation. De plus elle n'était pas restée inactive : elle avait derrière elle une journée forte en émotion, en exercice. L'elfe devait renoncer à prolonger cet essai d'apprentissage pour ce soir là. Elle se leva, sentant que ses jambes avaient presque comme des difficultés pour la porter. Elle remit la chaise à sa place, et enfin reposa le livre dans le rayonnage où il se trouvait avant qu'elle ne l'en déloge.

Un dernier coup d'oeil pour constater que son maitre n'était toujours pas rentrée, et cette fois l'inquiétude commençait à la gagner. La fatigue la rendait peut-être aussi plus receptive à ce genre d'émotion. Dans tous les cas, elle ne pouvait pas partir d'ici maintenant. Si Valya rentrait sans la trouver ce serait elle qui s'inquiéterait, avec d'ailleurs plus de raisons que n'en avait sa jeune eleve, d'une puissance magique bien inférieure à la sienne. Heureusement, Vavoly était toujours aux aguets, ce qui la rassura en partie. Elle savait qu'elle pouvait compter sur lui. Ayamy décida de prendre la décision à ses yeux la plus sage. Elle rejoignit la chambre, entrouvit la fenetre pour entendre un appel de son aigle, ou même d'autres bruits, et après une toilette fort prompte, elle se coucha.

Le sommeil, contre lequel tu avais vaillamment combattu, ne fus aps long à venir. A peine tes yeux se refermèrent, que déjà, tu partais aux royaumes des songes.
Rien ne vient te déranger pendant ton repos bien mérité.
Aucun son de Vavoly ne te parvint. Ne les avais tu pas entendu, ou les prédictions de Valya s'étaient elles réalisées?

Au matin, lorsque les rayons du soleil dardèrent à travers la fenetre entrouverte, tu sortis des reves, pour regagner la réalité. Tu étais seule dans la chambre, le lit en parti défait. rien ne semblait avoir changé durant cette nuit. La bassine était toujorus remplie d'eau, les vetements étaient toujorus à leur place où tu les avais déposées, et le jardin, ou en tout cas la partie que tu pouvais apercevoir de ta position allongée, était dans l'état dans lequel tu l'avais laissé la veille.

A peine s'était-elle allongée que déjà les bras de Morphée l'emportaient au royaume des songes, qu'elle ne quitta que le lendemain matin. Elle s'éveilla lentement, s'étirant et profitant des dernières minutes de sommeil. Enfin, quelques courtes minutes plus tard, elle se sentit parfaitement eveillée, et reposée. La nuit avait été longue au vu des heures de coucher et de lever, et sans aucune interruption. Le soleil brillait ce qui laissait augurer une belle journée.

Un simple coup d'oeil l'assura que rien n'avait changé depuis la veille, et il n'y avait aucune trace de Valya dans la chambre. Mais elle pouvait très bien s'etre déjà levée. Ayamy s'habilla rapidement, et décida de voir si elle n'était pa dans la maison, ou dans le jardin. Elle commencerait par faire toutes les pièces de l'intérieur, puis elle irait voir dans le jardin, en profitant pour aller dire bonjour à Vavoly. C'est donc bien décidée à voir son maitre que l'elfe ouvrit la porte de la chambre pour en sortir.

Aujourd'hui, le soleil n'était là que par intermittence. Les rayons qui étaient parvenus dans ta chambre, tôt ce matin, étaient bien les seuls. Déjà, les nuages avaient remplacé le soleil.
Vavoly ouvrait son bec, imitant un baillement que peu d'humanoides auraient été capable de faire.
Les fleurs du jardin, que tu avais reconstruit la veille, tournait leur pétales vers les cieux, recherchant les quelques grains de luminosité que filtraient les nuages sombres qui vous surplombaient.

Valya, elle, n'avait été nulle part dans la maison. Et elle ne setrouvait pas non plus à l'extérieur.
Le temps se couvrait à une vitesse monstre. Déjà, le vent se faisait plus fort et plus froid, remuant les brins d'herbe, faisant virevoleter les feuilles des arbres et les épines des arbustres.
La température, dans les quelques minutes où tu te trouvais dehors, avait descendu en fleche.

Il allait pleuvoir.

[hrp : temps plus clément, à la saison du bourgeon qu'il disait ]


Le temps s'était dégradé à une vitesse impressionante et annonçait un temps pluvieux pour la journée. Les nuages s'assemblaient dans le ciel, voilant le soleil qui ne parvenait que rarement à envoyer ses doux rayons jusqu'au sol. La température avait baissé, le vent soufflait. Il valait mieux ne pas rester dehors. Vavoly avait veillé toute la nuit, et semblait fatigué. Ayamy le prit dans ses bras, où, du fait de sa petite taille, il pourrait dormir, se reposer. Elle prit également quelques graines qui se trouvaient dans sa mangeoire, qu'elle déposa au fond d'une de ses poches vides. Valya n'était toujours pas rentrée et cette fois la jeune elfe ne parvenait pas à trouver d'excuse valable à cette absence. En effet, si elle avait initialement prévu de passer la nuit dehors, il était plus que probable qu'elle previenne son éleve. Il s'était peut-être pasé quelque chose, mais comment savoir et où chercher ? La ville était grande, et elle ne connaissait personne.

Elle décida donc de partir à sa recherche. Elle rentra donc précipitament, pris dans l'armoire de quoi se couvrir un peu, se proteger de la pluie. Elle vérifia ensuite qu'elle avait bien tous ses sorts sur elle. En passant devant la table, elle eut l'idée de laisser un mot, pour prévenir Valya de son intention, si celle-ci rentrait et trouvait la maison vide. Dans le laboratoire, elle trouva de quoi écrire. Lorsqu'elle eut fini, elle le posa bien en évidence, et sortit de la maison. Elle se souvenait que son maitre lui avait parlé d'une grande pretresse du sanctuaire. cette dernière pourrait peut-être l'aider à la trouver. Ayamy pensait pouvoir la trouver au grand temple. Elle s'engagea d'un pas rapide dans la rue, Vavoly caché des risques d'intempéries dans ses bras.

En sortant de l'ecritoire, Ayamy était encore sous le choc des recents événements. Tant de choses s'étaient produites, si rapidement. Quand Uinale avait soigné la drow, puis pleuré la mort du maudit, la jeune elfe n'avait pas vraiment compris, et même lui en avait voulu. Puis, en reposant ses yeux sur le visage et le corps de Valya, le geste de la pretresse lui parut soudaint plus naturel. Tout était fini desormais. Elle était venu aider Valya, pour cela elle s'était battue, elle avait même tué. Elle avait pris une vie pour en sauver une autre. Cela ne tenait qu'à peu de choses finalement. L'état de son maitre lui avait fait désirer cette mort de celui qui lui avait fait subir ces traitements, il le méritait pensait-elle alors. Maintenant que la colère la quittait peu à peu elle voyait les choses différemment. Mais aurait-elle pu agir autrement, faire en sorte que la fin soit autre ? Elle ne pouvait pas le savoir, elle ne savait plus que penser.

La présence de Vavoly à nouveau sur son épaule, les sourires de valya et Uinale, le sort de valya, cela lui mettait un peu de baume au corps. Mais avant tout, elle se sentait perdue. La pretresse et la jardinière devaient comprendre ses sentiments, car elles ne parlèrent pas de tout le trajet qui les menèrent chez Valya. Ayamy se demandait ce qu'il restait de la jeune elfe partie de chez elle un peu plus tôt. Elle désirait apprendre, et cela l'avait mené à rencontrer ces deux personnes qui marchaient à ses cotés, mais aussi à tuer. Plus que tout, elle sentait qu'elle avait échoué. Elle n'avait pas su maitriser sa colère, elle avait été aveuglée, sans qu'à aucun moment elle ne cherche à reflechir, à étudier clairement la situation. Elle s'était laissée emportée par les événements, ballotée comme une branche sur l'eau. De ce fait, elle n'était plus vraiment la même que celle qui était partie. Mais il était trop tard maintenant. Elle devait desormais tirer les enseignements qui découlaient de ces événements. Le passé était ecrit sans pouvoir etre nullement changé.

Plus elle se rapprochait de la maison de son maitre, ce lieu où elle avait été accueillie, où un nouvel avenir s'était dessiné devant elle, plus elle parvenait à se calmer. Au moment de passer dans le jardin qui entourait la propriété, elle adressa un sourire à Valya et Uinale qui le lui rendirent.

" Je suis heureuse d'etre rentrée," dit-elle simplement.

Puis les trois personnes se dirigèrent vers la maison. Elles s'assirent toutes autour de la table, sur laquelle quelques fruits étaient toujours dans une corbeille. Valya avait gagné la protection de son jardin, qui ne serait plus attaqué, pour cela, elle avait du payer le prix.

[HRP:Finite Incantatem. Cette petite histoire s'en termine donc ici. Tu as pu connaitre un peu mieux Mythak, à travers les différentes rencontres que tu as faites ces derniers jours RPs.
Dans l'ensemble, cela s'est bien passé. Ton rp n'est pas mauvais, il reste quelques détails qui viendront peu à peu. Dans les points négatifs, ta tendance à vouloir forcément faire un RP long... Ce n'est pas parce qu'il est long qu'il en est meilleur
Donc voila, ce fut un plaisir de te masteriser, d'incarner Valya aux cotés de cette petite elfe minorée et de son fidele Ravioli. Nous avons pu voir la détermination d'Ayamy, et c'est pour moi le point le plus important à souligner. Continues à pousser ton personnage, comme tu l'as fait.
(Attention a ne pas tomber dans la haine non plus comme raison de tuer...un peu bateau Avoir pour la suite). Enfin, bref, dans l'ensemble tu t'en es tres bien sorti, et tes réactions, bien que souvent attendues, font parfois bien plus, au point de surprendre et de faire sourire.
Encore un bon point pour cette elfe.

Avec la fin de cette mission solo, je t'octroies la modeste somme de 20XPs. Pourquoi si peu? Quelques raisons sont au dessus, mais c'est surtout ta place d'apprenti qui compte, nan? Car elle est bien à toi

Bref, on verra comment nous allons faire pour cette place au fil du temps. Il reste quelques secrets sur Valya, et je compte bien que tu les découvres!
Rien n'est fini, et même tout commence.]

RP: Tard dans la soirée, après une compagnie agréable, bien qu'éprouvante, Uinale prit congé de vous. Doucement mais surement, elle marcha sur l'allée pavée qui traversait le jardin de Valya, de nouveau resplendissant sous le soleil couchant.
Ton maitre bailla légérement, et alla se coucher.
Vavoly piaillait gaiement dans une petite fontaine, fixant son regard sur toi.
A travers la fenetre, tu pouvais voir que les beaux jours revenaient.

[HRP2: Commentaires à la suite. RP à la suite. Hop! ]

[hrp : alors, masterisation sympa, beaucoup d'événements inattendus (que j'ai eu du mal à decrypter), de nombreuses rencontres également.
j'ai hate de découvrir les autres secrets de valya et de voir ce que tu me reserves pour la suite de mon apprentissage ^^ ]

Alors que Uinale partait et que Valya allait se coucher, Ayamy sentait la fatigue qui commençait à l'assaillir. Quelle heure était-il desormais ? Surement très tard. Dehors le temps était à nouveau clément, comme pour saluer la fin de cette histoire, la pluie ayant été le théatre de la dernière action. Vavoly était près d'une fontaine, elle allait sortir pour le rejoindre, il lui avait été d'une aide précieuse lorsqu'elle recherchait Valya avec la grande pretresse. Elle sentait que son regard était posée sur elle, au point que l'on pouvait se demander lequel des deux s'occupait le plus de l'autre. Elle l'écoutait piailler, tout en lui caressant doucement la tete, chantonnant au même rythme que lui. Elle ressentait le besoin de se poser ainsi avant d'aller dormir, inscrivant en elle tous ces événements, prenant simplement le temps.

Uinale, avait disparu au sortir du jardin. La jeune elfe se rendait compte que sans elle, rien de tout cela n'aurait été possible, elle l'avait aidée, l'avait mise sur la voie... Elle en serait eternellement reconnaisante, et lui vouait un respect sans bornes. Comme Valya, elle était de ces personnes dont la puissance positive se ressentait, ainsi que la bonté. Bien plus calme qu'auparavant, elle se dirigea vers la chambre, tachant de faire le moins de bruit possible pour ne pas reveiller son maitre, heureuse de sa situation, entourée de telles personnes de qualité, dont l'une avait accepté de la prendre aurpès d'elle pour lui enseigner ce qu'elle savait.

C'est une longue nuit reposante que fut la votre.
Les reves se succédèrent, doux et calmes à souhaits, vous laissant vagabonder parmi les royaumes des songes. Ces royaumes inconnus, tant visités, tant appréciés, qui regogeaient encore de milles secrets...Ils s'offraient à vous, comme un calice d'hydromel mielleux à souhaits, vous délectant de vos longues journées harassantes qui s'étaient succédées.
Colorés, magnifiques, ambigues, que choisir de mieux, lorsque nous dormons? Lorsque nos esprits veulent se défaire d'un quotidien fort éprouvant?
Dans tous les cas, ce sommeil réparateur fut bénéfique, car quand le soleil vint à vous réveiller, l'une apres l'autre, vous étiez de nouveau dans une forme tolérable.
Prete à vivre de nouvelles journées.

La nuit fut longue et reposante pour la jeune Ayamy, si bien que lorsque le soleil vint effleurer son visage, il trouva une elfe ayant quelques difficultés à reconnaitre la réalité dans laquelle elle se trouvait. Il n'y avait plus rien de commun avec la situation de la veille. Le temps était agréable, et surtout elle était, avec Valya et chez elle, en sécurité. L'experience du jour précédant semblait bien loin desormais, presque iréeelle. Maintenant, tout allait reprendre calmement, sans l'angoisse pour son maitre de voir son jardin détruit à son reveil.

Ayamy se leva, passa un peu d'eau sur son visage et ses bras, goûtant la fraicheur du contact du liquide sur sa peau, comme si ce dernier lavait son corps et son esprit. Elle sortit de la pièce et entra dans celle qui servait de cuisine. Elle disposa sur la table de quoi se nourrir et se desaltérer. Puis elle attendit que son maitre arrive. Lorsque cette dernière vint la rejoindre, elle lui sourit.

" Bonjour, Valya, comment vous sentez-vous ? Y'a t il quelque chose que je puisse faire pour vous ? Durant votre absence, je me suis permise d'essayer d'arranger les degats dans votre jardin... "

Ayamy esperait que son maitre, voyant son travail, serait satisfaite, mais aussi que le fait de parler de ce lieu qu'elle aimait tant, la réjouirait. La jeune elfe ne pensait pas que son maitre laisserait paraitre longtemps la trace que les récents événements avaient du inscrire en elle. Elle se doutait même que son maitre n'était pas très loin de pardonner à tous ceux qui avaient pu y etre mêlé. Elle aimerait tant pouvoir un jour devenir une telle personne...

Valya sourit simplement à ta remarque. Elle te signifia que c'était une tres bonne chose; te remeciant même. La mine encore fatiguée mai réjouie, l'elfe avait repris des couleurs durant la nuit.

"Alors nous allons commencer ton enseignement. Je pense que nous allons surtout retravailler tes bases, bien qu'elles ne sont pas mauvaises.
Pour ce qui est de la création, on verra cela plus tard7

[Semaine RP semi-libre.
Au programme, et par journées:
1)Etude théorique des plantes
2) Etude théorique de la magie
3) Surprise partie!
4 et 5) Nous irons au bois (rp dirigé)
6) Composition d'un jardin
7) Marier toutes ces capacités...ou Conclusion.

Mets le titre correspondant devant chaque journée pour mieux les repérer. Pas obligé de faire une journée en un post. Mais une journée max par jour.
Tu^peux incarner valya ainsi que ton aigle. Interdiction de parler de chat. Uinale peut faire un brefpassage une journée.
Go. Et surprends moi durant le surprise partie.]

Journée 1 : étude théorique des plantes (matinée)

Valya semblait à peine remise de ses blessures, encore fatiguée, mais elle était décidée à reprendre dans la journée l’enseignement qu’elle destinait à sa jeune élève. Cette dernière était ravie de pouvoir réellement commencer son apprentissage. Rien ne comptait plus pour elle que cela, pour le moment. Les récents événements semblaient même oubliés tant son esprit était tendu vers cette objectif : satisfaire au mieux les exigences de son maitre, retenir autant que possible tout ce qu’elle pourrait. Malgré son impatience presque manifeste, la jeune elfe attendait, assise, que Valya finisse de manger un peu, et boire. Lorsqu’elle eut fini, l’élève rangea et nettoya la table. Enfin, la jardinière de Mythak se leva, et se dirigea vers son laboratoire. Cette pièce ne cessait pas d’attirer et d’intimider Ayamy, comme si y entrer était prendre contact avec tout le savoir et la connaissance de sa détentrice.

« Avant tout, tu dois savoir qu’on ne crée rien sans le déjà connaître, du moins dans un premier temps. Fort peu nombreux sont ceux dont l’esprit leur permet de faire ce que jamais personne avant eux n’a réalisé. Pour cela, il convient que tu connaisses les plantes, comment elles vivent et meurent, ce dont elles ont besoin pour croitre, le lieu qui conviendra le mieux à chacune d’entre elles. Grace à la magie, nous pouvons faire pousser ce que nous voulons, quelques soient les conditions. Néanmoins, tu comprends bien que c’est contre nature. Mieux vaut s’accorder avec la particularité de toutes les choses qui poussent, c’est ce qui fait leur valeur et leur beauté. C’est pourquoi peur aujourd’hui tu étudieras les plantes. Tout d’abord, tu travailleras à partir de mes livres, puis je t’aiderais à comprendre ce qu’ils n’expliquent pas. »

A ces mots, Valya se dirigea vers les étagères de la pièce. Du doigt, elle consulta les couvertures de ses livres, choisissant soigneusement ceux qui conviendraient le mieux à une étude théorique des plantes. Finalement, elle en prit quelques uns qu’elle déposa sur une table sur laquelle reposaient quelques parchemins vierges, des plumes plus ou moins utilisées ainsi que de l’encre, ce devait être sa table de travail. Puis désigna à son élève une chaise.

« Tu peux disposer de tout ce qui est sur cette table, tu as jusque midi pour étudier ces livres autant que tu pourras. »

Elle sortit de la pièce, laissant Ayamy seule. Aussitôt, la jeune elfe se dirigea vers la fenêtre qu’elle entrouvrit. Elle voulait que toutes les senteurs du jardin lui parviennent. C’est ainsi qu’elle vit Valya qui le parcourait. Elle devait vouloir l’arranger une fois de plus, qu’il retrouve sa beauté authentique. L’élève s’assit, prenant soigneusement le premier livre de la pile. Il était parfois annoté dans la marge, vraisemblablement par la fameuse jardinière, ce qui rendait son accès à une novice bien plus simple. Face à l’importance des informations qu’il contenait, elle ressentit très tôt le besoin d’utiliser le parchemin à sa disposition pour les résumer et les condenser. Au fur et à mesure qu’elle se plongeait dans son travail, son corps se penchait vers la table, assise en tailleur sur la chaise. De temps en temps, elle fronçait les sourcils, marquant du doigt chaque mot pour les imprégner dans son esprit et mieux les comprendre. Au bout d’un moment, elle se releva, alla à la fenêtre respirer. C’est là qu’elle aperçut son maitre qui semblait comme entourée par un air vibrant, tandis que, les yeux fermés, elle récitait les formules nécessaires à ce qu’elle voulait faire. Autour d’elle tout prenait vie, des fleurs, des massifs aux couleurs chatoyantes apparaissaient. Après avoir observé pendant quelques instants ce travail remarquable, Ayamy retourna s’asseoir, reprenant avec d’autant plus d’acharnement et de volonté l’étude des livres.

La matinée s'écoula sans qu'elle ne vît vraiment le temps s'écouler. Son maitre entra dans la salle, lui signifiant que l’heure de manger était arrivée, ce n’est qu’alors qu’Ayamy ressentit la faim que sa concentration avait chassé, et ce fut avec grand plaisir qu’elle alla dans la cuisine.

Journée 1 : étude théorique des plantes (après-midi)

Valya fit participer sa jeune élève à l’élaboration du repas, il se composait essentiellement de fruits ou de légumes qui poussaient dans le jardin. La jardinière de Mythak pouvait vivre chez elle, en parfaite autarcie si elle le désirait. Cependant, elle risquait fort de manquer, dans ce cas, de protéines animales. Du fait des récents événements, elle n’avait pas pu aller en chercher en ville, elles ne mangèrent donc que du végétal. Leur préparation était, grâce aux explications de l’elfe quant à la manière de les faire le mieux possible, réussie, si bien qu’elles ne sentirent durant ce repas aucun manque. Lorsqu’elles eurent fini, elles rangèrent et nettoyèrent tout ce dont elles avaient eu besoin, puis chacune retourna à son activité. Valya indiqua à Ayamy qu’elle la rejoindrait rapidement, après avoir terminé le plus important dans son jardin. La jeune elfe pouvait donc se hâter de continuer ses lectures.

Elle retourna dans la pièce, et ce fut en s’installant à nouveau à sa table de travail qu’elle ressentit les prémisses de la fatigue. Cela pouvait fort aisément se comprendre, son rythme de sommeil ayant été perturbé depuis qu’elle était arrivée en ville. Néanmoins, elle se força à reprendre là où elle s’en était arrêtée. Bien qu’elle soit obligée de progresser moins vite que durant sa matinée, elle faisait un travail acceptable. Deux heures à peine s’étaient écoulées quand son maitre entra dans la salle. Elle semblait elle aussi fatiguée.

« Nous avons suffisamment travaillé pour le moment, viens avec moi. Je vais te montrer rapidement les quelques applications que j’ai faites de ce que tu dois avoir appris maintenant. »

Puis, elle ressortit, son élève dans ses pas. Une fois dans le jardin, Ayamy avait bien des difficultés à reconnaître dans ce qu’elle voyait, ce qu’elle avait vu auparavant. La jardinière avait transformé toute l’organisation du jardin. On pouvait constater qu’elle n’avait pas encore terminé. Elle désigna un espace un peu en retrait où rien n’avait encore été fait. Elle indiqua qu’il servirait d’espace de travail, pour lorsque le temps serait venu de passer aux travaux pratiques. Pour le moment, elle se contenta de montrer les plantes que l’elfe avait étudiées le matin même, sous la direction des livres mis à sa disposition. Valya posa des questions, vérifiant les acquis méthodiquement, expliquant les quelques points qui n’avaient pas été assimilés ou compris. Elle était dans l’ensemble plutôt satisfaite de son élève, mais elle regrettait que cette dernière, en étudiant de manière peut-être trop scolaire, en ait oublié le principal, ce qui faisait toute la beauté des plantes. Elle voulait que la jeune elfe élargisse sa vision des choses, ouvrant son esprit à ce qui ne pouvait pas être écrit dans un livre. Au début, celle-ci peinait à comprendre réellement ce que voulait son maitre, mais au fur et à mesure qu’elle mettait en relation ce qu’elle avait lu, ce qu’elle voyait, elle parvenait saisir ce qui ne s’explique pas. De temps en temps, Vavoly venait voler autour d’elle, se posait sur son épaule. Mais à chaque fois, d’un geste ferme sans être méchant, Valya l’éloignait. Son enseignement ne devait pas être interrompu, ni l’élève déconcentrée. La majeure partie de l’après-midi s’écoula ainsi. Ayamy avait l’impression de découvrir tout un monde qu’elle avait pourtant déjà abordé plus jeune, dans une si faible mesure qu’elle n’avait fait qu’égratigner les surfaces les plus fines, les plus minces. Et lorsqu’elle essayait d’imaginer tout ce qu’il restait d’inconnu pour elle, et qui le resterait surement toute sa vie, sans qu’elle n’ait pu l’entrevoir, elle se trouvait face à un abime vertigineux, dont elle préférait s’éloigner.

Les deux elfes, voyant le soleil décliner, décidèrent d’arrêter là le cours. De plus, Valya estimait que le principal avait été bordé, et que cela devrait suffire pour le moment. Les bases avaient été retravaillées et renforcées, de manière à être solides désormais, approfondies également. Elle alla préparer le repas du soir, tandis qu’Ayamy allait s’occuper un peu de Vavoly. Celui-ci semblait presque lui en vouloir de l’avoir ainsi négligé, ce qu’il lui fit comprendre en lui mordillant un peu plus brutalement qu’à son habitude les doigts de sa maitresse. Elle passa donc un certain temps avec lui, lui parlant, le cajolant… La nuit était tombée, Vavoly rejoignit le nid qu’il s’était fait, et l’elfe la maison. Le repas était plus frugal que celui de midi. Les deux elfes parlèrent peu pendant qu’elles mangeaient, chacune désirant dormir le plus tôt possible, ce qu’elles firent sitôt le repas terminé et la cuisine rangée.

Journée 2 : étude théorique de la magie

La jeune elfe s’éveilla avec les rayons du soleil, qui commençaient à percer la nuit. Son sommeil avait été particulièrement réparateur, ses rêves parsemés de tout ce qu’elle avait appris la veille, preuve que le travail de mémoire avait bien eu lieu. Elle se leva, la tête emplie de plantes, de structures arboricole et bien d’autres encore, puis elle fit une toilette rapide tandis que Valya sortait voir son jardin. Chaque matin, son premier geste consistait à admirer sa création, toute humide de rosée. De la fenêtre de la chambre, Ayamy put voir que la journée s’annonçait radieuse. En effet aucun nuage ne ternissait l’éclat lumineux de l’aube. Lorsqu’elle fut prête, elle se rendit dans la cuisine et commença à préparer la table. Son maitre agrémenta le repas des quelques fruits qu’elle venait tout juste de cueillir. Ils étaient murs et frais : un régal pour le palais. Enfin, elles rangèrent la table.

Valya annonça que l’apprentissage se continuerait aujourd’hui par une étude théorique de la magie. Cependant, elle n’étudierait pas seule, car ce serait plus compliqué que l’étude des plantes.

« J’ai demandé à l’un des professeurs de l’école de magie, que je connais bien, de venir t’aider. J’ai quelques courses faire ce matin, et il est pour cela particulièrement qualifié », annonça-t-elle. « Il ne devrait plus tarder à arriver, il te rejoindra directement dans la pièce de travail. En l’attendant, je te conseille de commencer la lecture de ce livre. Je reviendrai ce midi. »

L’elfe sortit de la pièce, laissant seule son élève qui la vit quelques minutes plus tard, quitter sa demeure vêtue de son chapeau rose. Elle portait également son ombrelle, ce qui la rendait si aisément reconnaissable. Ayamy rangea ses parchemins de la veille sur les plantes, et en prépara de nouveaux pour prendre de nouvelles notes. Cette étude l’inquiétait plus que celle des plantes. En effet, la magie était un domaine bien plus abstrait, plus difficilement accessible pour des novices, mais aussi pour ceux qui avaient plus d’expérience, pour lesquels subsistaient toujours des zones d’ombre. Le livre qu’elle avait entrepris d’étudier confirma cette idée. Néanmoins, elle parvenait à avancer dans sa lecture. Elle prenait bien plus de notes qu’avant, cherchant à réexpliquer avec ses propres mots ce qu’elle lisait. Ainsi, elle s’appropriait peu à peu le contenu de l’ouvrage. Elle avait jusqu’à maintenant exercer la magie de manière presque instinctive, comme quelque chose qu’elle aurait su depuis toujours. Elle avait bien essayé d’en savoir davantage avec quelques livres que possédait son père, mais elle avait été obligée d’abandonner très tôt, n’ayant pas alors une pratique suffisante pour mieux percevoir la théorie. Aujourd’hui il en était différemment. Elle pouvait comprendre ce qui était écrit, du fait qu’elle le connaissait déjà. Cependant, elle avait accès à une nouvelle approche, qui lui ouvrait de nouveaux horizons; elle comprenait ce qu’elle faisait jusque là.

Elle était si concentrée que lorsque que Vavoly vint frapper du bec à la fenêtre, elle sursauta. Il paraissait énervé, et vouloir la prévenir de quelque chose : il volait en tous sens. Elle se précipita alors à l’extérieur, et compris rapidement la raison des cris de son aigle. Un homme était entré dans le jardin et se dirigeait vers la maison. D’un geste, elle prit dans ses bras Vavoly. Elle tenta de la calmer, et surtout de l’empêcher d’attaquer celui qui s’approchait. Elle était certaine qu’il s’agissait de la personne qu’avait appelé son maitre. Lorsqu’il ne fut plus qu’à quelques pas, il s’arrêta et se présenta.

« Bonjour, je suis Daniel… Et vous devez être Ayamy. Valya m’a fait parvenir un message me demandant de vous enseigner quelques rudiments théoriques sur la magie, afin de parfaire vos connaissances, et solidifier vos bases dans ce domaine. »

« Je vous remercie d’avoir accepté. Je suis bien Ayamy. Et voici Vavoly. Je m’excuse de l’accueil qu’il vous a réservé. »

« Je vous en prie, il n’y a pas de mal. Et si nous commencions ? Il y a tant de choses à entrevoir que chaque minute est précieuse. »

L’elfe guida l’homme jusque dans la salle où elle avait déjà travaillé. Tout d’abord, il prit connaissance de ses notes, rectifiant quelques détails. Puis il lui posa quelques questions quant à ce qu’elle savait, la façon dont elle avait pratiqué jusque là. Il hochait la tête à chaque réponse qu’elle lui donnait, ne laissant rien paraître de ce qu’il pensait. Il aurait pu tout aussi bien être atterré ou ravi, elle n’aurait pas fait la différence.

Après quelques minutes de silence, interrompues seulement par des grattements de plumes sur le parchemin, lorsque Daniel annotait les feuilles de la jeune elfe tout en lui expliquant ce qu’il corrigeait ou rajoutait, le cours pouvait vraiment commencer. Ayamy se préparait à prendre des notes. Son professeur lui expliqua tout d’abord que la magie restait un domaine assez nébuleux, pour bien des points encore inexpliqué. De grands savants se battaient même entre eux pour savoir si la source de ce pouvoir venait de courants telluriques accessibles à ceux qui en avaient la capacité ainsi qu’à ceux qui en faisaient l’effort, ou si au contraire elle venait du corps de chacun. Elle aurait également pu venir des astres qui fournissaient à la fois la lumière et la source magique. Par conséquent, les origines étaient encore inexplicables et dépendaient souvent de la foi de chacun. On ne savait même pas précisément si la magie était accessible aux hommes avant la nuit de Fernûchka et l’arrivée des nouvelles races. Daniel était visiblement passionné par l’histoire antique et son cours dériva quelque peu vers ce que l’on savait sur cette époque. Aucun document ou presque n’étaient parvenus jusqu’à ces jours mais la mémoire des races, des peuples avaient conservés des traces. Puis se rendant compte qu’il s’éloignait du sujet, il s’excusa.

« Je crois que je me suis un peu emballé, mais j’espère Ayamy que vous comprenez l’importance de ces quelques informations. Mieux l’on sait d’où lui vient, mieux l’on connaît son histoire, plus on peut comprendre certaines conséquences présentes. Quant à la magie, connaître son origine, sa provenance, pourrait aider à sa compréhension et sa manipulation. Malheureusement, je crois que cette question restera sans réponse, à moins que la déesse qui la maitrise parfaitement nous éclaire sur ce sujet. Mais peut-être ne sommes nous pas encore en mesure de posséder cette connaissance. Qu’en dites-vous ? »

« Eh bien, je ne sais pas vraiment, lui répondit-elle. A vrai dire on ne peut pas savoir que le feu brule tant que l’on n’y a pas mis la main. Seuls ceux qui savent peuvent dire que le feu peut être dangereux. Or, personne n’a encore fait une telle expérience concernant la magie. Aldélaïde seule doit savoir, par conséquent si elle ne dit rien c’est qu’elle juge que nous ne pouvons pas savoir. »

Ayamy se retint de dire qu’il se pourrait également que la déesse ne connaisse pas la réponse à cette question, même si elle avait acquis une maitrise qui forçait l’admiration. Après tout sa maitrise pouvait aussi venir d’une pratique ancienne, qui dépassait même la vie des elfes. Il était certain que ce genre de propos était à garder pour soi. Elle n’oserait pas même en parler à Valya, qui était pourtant très ouverte sur ce sujet…

« Peut-être… Bien reprenons notre cours, ces questions bien qu’importantes ne sont que des préliminaires qui doivent vous faire réflechir sur l’essence de la magie. C’est un pouvoir que peu de personnes possède, et qu’aucun ne maitrise parfaitement. C’est pourquoi il faut tâcher tout au long de son existence de comprendre ce phénomène, de chercher à l’apprivoiser, en restant humble. Ce n’est pas un pouvoir absolu, il ne donne pas tous les droites ni même une quelconque supériorité. J’espère que vous me comprenez bien. Je rencontre trop souvent des élèves qui pensent que tous doivent leur rendre des hommages parce qu’ils lancent de ridicules petites boules de feu. Il s’agit donc de dépasser cette idée. C’est lorsque nous comprenions mieux que nous avons de nouvelles possibilités dans cet art qu’est la magie. »
Sur ces mots, il reprit ses explications avec l’aide des livres que possédait Valya. Il commença par lui expliqua que la magie pure n’était pas accessible, il fallait la fixer sur un parchemin. Cela réduisait sa puissance et permettait de l’utiliser. La magie pure était trop instable et lui donner une forme plus définie était bien plus facile. Cela la restreignait à un usage particulier. Un sort de soin ne faisait que soigner par exemple. La jeune elfe se laissa à rêver à la multitude de possibilité qu’offrirait l’accès à la magie sans passer par un parchemin. La seule pensée, la seule force morale pour tous les sorts. Seule l’imagination en quelque sorte limiterait ces possibilités. Pourtant cela pourrait être si dangereux qu’il valait peut-être mieux rester ignorant. Devant ses yeux revinrent alors les images de son dernier combat. Avec un pouvoir très limité elle avait tué. Elle n’avait pas su se contrôler, alors qu’il aurait juste suffit de les assommer pour aider son maître. Un pouvoir tel qu’elle l’imaginait risquait de tout détruire…

« Ayamy… Vous m’écoutez ? Je ne peux rien vous apprendre si vous ne montrez pas davantage d’attention.»

« Excusez-moi. »

C’est alors que le bruit de la porte se fit entendre. Valya était rentrée, ce qui signifiait que le cours aller s’arrêter. Elle envoya Ayamy chercher de quoi préparer le repas pendant qu’elle discuterait avec Daniel. Elle voulait probablement savoir comment s’était passée la matinée sans que son élève ne l’entende. La jeune elfe sortit donc suffisamment longtemps pour ne pas les déranger. Elle en profita pour aller voir Vavoly. Il avait bien changé depuis qu’elle l’avait recueilli. Il avait grandi et avait sûrement atteint sa taille adulte. Il aimait lui picorer gentiment la main, tandis qu’elle caressait ses ailes. Enfin elle déposa un baiser sur son bec et rentra dans la demeure de son maitre. Elle resta silencieuse durant tout le repas tandis que Valya et Daniel échangeait leurs idées sur de nombreux sujets. Elle tâcha de tout écouter et de retenir car ce qu’ils disaient était très interessant. Une fois encore elle voyait le chemin qui s’étendait long devant elle, et qu’elle devait parcourir si elle voulait espérer un jour pouvoir les rejoindre.

Une fois le repas achevé, Valya alla s’occuper de son jardin tandis que Daniel et Ayamy reprenaient le cours. Il lui apprit durant la suite de la journée à sentir l’état le plus favorable à la pratique de la magie, comment rédiger des sorts pour qu’ils soient le plus efficace possible, sans être trop difficile d’accès, ce qui réduisait les chances de succès. A aucun moment il ne cessa de rester dans le domaine théorique, alors que son élève aurait aimé pratiquer afin de mieux comprendre ce qu’il lui expliquait. Malgré tous ses efforts, elle ne comprenait pas tout. En effet bien que le propos purement théorique lui soit compréhensible, elle ne voyait pas comment il pouvait s’appliquer de manière pratique. Il ne cessait de dire que tant qu’elle ne comprendrait pas parfaitement la théorie, il pouvait se révéler dangereux de pratiquer. L’instinct, dont elle s’était jusque là servit pour utiliser la magie, ne ferait que la bloquer lorsqu’elle passerait à des sorts plus compliqués. Alors, une fois encore la jeune elfe se plongeait dans des réflexions magiques. Il lui expliqua enfin que selon chaque personne, selon ses spécialités, certains sorts resteraient inaccessibles. Il parlait de la magie divine, les magies annexes et toutes les autres. Il fallait comprendre pour laquelle nous étions fait, car elle était la seule que nous pouvions espérer maitriser en partie. Il lui permit de comprendre qu’elle-même était davantage capable dans les magies annexes, tandis que les magies divines lui resteraient étrangères. C’est alors qu’il nuança ce qu’il avait dit précédemment. En effet, il lui avait expliqué qu’il était nécessaire de fixer un sort pour pouvoir l’utiliser. Pourtant, certains étaient capables d’étudier la magie pure. Les magies annexes et divines ne l’intéressaient plus à partir de ce stade. Ayamy aurait à choisir, entre cette dernière et les magies annexes, quand elle serait plus puissante. Cela permit à la jeune elfe de mieux se comprendre.

« Bien, je crois que nous en avons vu suffisamment pour aujourd’hui. De plus, il est déjà tard et je dois repartir. »

« Merci pour tout Daniel. »

Il partit rejoindre Valya afin de lui dire au revoir. Ayamy était assez fatiguée et désirait se coucher rapidement. La lumière déclinait de plus en plus dehors. Elle dina rapidement, puis se rendit dans la chambre. Après s’être changée et avoir passée un peu d’eau sur son visage, elle entrouvrit la fenêtre et alla se coucher.

Journée 3 : surprise partie !

La jeune elfe ne s’était pas endormie immédiatement. Tout ce dont elle avait parlé Daniel lui revenait en mémoire, et elle commençait seulement à prendre conscience de certaines choses. Elle était là depuis fort peu de temps et elle commençait déjà grâce à l’enseignement de Valya à voir son univers autrement. Elle pratiquait la magie depuis un certain temps mais elle n’avait jamais vraiment eu l’idée de s’interroger sur elle comme elle avait du le faire aujourd’hui. Tout cela était vraiment intéressant.

« Tu ne dors pas encore Ayamy ? »

L’elfe sursauta lorsque la voix de son maitre la tira hors de ses pensées. Elle ne l’avait pas entendue venir, et surtout elle ne pensait pas que cela faisait si longtemps qu’elle avait laissé Valya et Daniel. Jetant un rapide coup d’œil dehors, elle constata en effet que le ciel était bien plus sombre désormais.

« Non, pas vraiment, comment allez-vous Valya ? Avez-vous pu faire toutes les courses que vous souhaitiez ? lui demanda-t-elle

_ Oui, ne t’inquiète pas pour ça. Demain je te réserve une petite surprise, continua-t-elle. Alors tâche de dormir rapidement sinon tu ne seras pas en forme et je pense que tu en serais déçue. »
Sur ces mots la jardinière de Mythak sortit, son habituel sourire sur le visage. Ayamy n’avait même pas eu le temps de lui demander de plus amples explications et l’idée du lendemain risquait fort de l’empêcher de trouver le sommeil tant elle se demandait ce que son maitre pouvait bien lui réserver. Finalement elle s’endormit après quelques temps, une heure peut-être, elle ne savait pas. Elle sentit dans un état second Valya qui venait se coucher également mais elle n’avait pas la force de dire quoi que ce soit, l’esprit embrumé par le sommeil.

Le soleil n’était pas encore levé quand son maitre la reveilla. La jeune elfe avait l’impression qu’elle venait tout juste de s’endormir et aurait bien aimé profiter encore un peu de la chaleur du lit, et des limbes du sommeil dont elle sortait. Mais cela n’était pas possible car jamais elle n’aurait songé à désobéir. Elle se leva donc, se lava aussi rapidement que possible, ce qui ne fut pas très difficile étant donné que l’eau était vraiment froide. Elle était donc parfaitement éveillée lorsqu’elle pénétra dans la pièce principale de la maison. Valya avait laissé de quoi se nourrir, mais elle n’était visiblement pas là. Aux bruits que la jeune elfe entendait, elle ne pouvait qu’être dans son bureau.